Notre porte-parole, Claudia Di Iorio, parcourt le Québec en cette période de l’année, pour rencontrer des jeunes du secondaire et témoigner de ce qu’elle a vécu lors d’un grave accident relié à la vitesse et l’alcool au volant.
« Je retiens de cette soirée qu’une simple décision peut t’affecter le restant de tes jours. » – Claudia
Voici les moments forts de la conférence…
«À 16 ans, nous sommes allées dans un bar avec des fausses cartes, mais on n’avait pas prévu le retour. L’ami d’une amie, Laurent, nous a offert un lift, alors on est embarqué. Laurent avait consommé de la drogue et de l’alcool et il a eu la brillante idée de rouler à 120 km/h dans une zone de 40. Il a également voulu courser avec un autre de nos amis et nous avons terminé notre course contre un arbre», confie d’abord celle qui vient de terminer son baccalauréat en Affaires publiques, afin de poursuivre en Droit.
«Justine, qui est Sarah dans «Pour Sarah», a perdu son intestin grêle et a dû réapprendre à vivre en se nourrissant par intraveineuse. J’ai pour ma part été un mois dans le coma. Pensez-y! Ce ne sont vraiment pas de belles images pour les proches, nos parents ou nos amis.»
«Je ne portais pas ma ceinture de sécurité, ce qui est une erreur. Mais faites attention! Vous devez porter votre ceinture de sécurité, mais de façon appropriée. Car Justine (qui est Sarah dans «Pour Sarah») portait sa ceinture, mais n’était pas bien assise. C’est la ceinture qui a tranché son artère principale, causant une grave hémorragie.»
«Laurent n’a pas eu d’accusation avec facultés affaiblies, car les tests ont été faits trop tard. Il a entrepris de longues procédures judiciaires sur trois ans. Il a ensuite obtenu trois ans de prison, mais il est sorti au bout de deux ans. Vous savez, la longueur de la peine importe peu! Il faut parler des conséquences et continuer de faire de la prévention.»
«Félix, le conducteur de la deuxième voiture qui coursait avec nous, a aussi eu des conséquences judiciaires. Chaque fois que je le revois, il me parle de ses remords.»
«Je connais Justine et Évelyne depuis que j’ai 5 et 8 ans, alors nous sommes restées très proches. Laurent a dit aux ambulanciers qu’il avait soif, car il avait bu 40 onces de Vodka, m’a-t-on raconté. J’en doute fort, encore à ce jour. (…) J’ai pardonné au chauffeur et je n’entretiens pas de haine, même s’il ne s’est jamais vraiment excusé. Ça ne vaudrait pas la peine, car ça me ferait plus de mal à moi qu’à lui. J’ai aussi ma part de responsabilité, car je suis montée avec lui.»
«Je n’ai aucun souvenir, car l’impact était tellement fort que mon cerveau n’a pas eu le temps d’enregistrer quoi que ce soit. C’est une chance pour moi, car je n’ai pas de flashbacks de l’accident. Évelyne en avait et ça lui occasionnait des cauchemars. J’ai quelques souvenirs de la soirée, mais seulement de nous au bar.»
«L’accident m’a conduit vers une réhabilitation sociale. Ça veut dire de continuer d’aller à l’école, tout en consultant un neuropsychologue, un physiothérapeute, un ergothérapeute et un psychologue, en même temps.»
Sur le plan personnel…
«Je suis allée au bal un an plus tard, à bord d’une chaise roulante. Ce n’est pas le bal de rêve que j’avais espéré. Vous voyez que les conséquences de l’accident sont donc à long terme, dans notre quotidien. (…) J’ai aussi des pertes de mémoire au niveau des mots. La fatigue est ma plus grande conséquence, surtout mon énergie intellectuelle.»
«L’après-bal est une occasion de trop boire ou d’essayer certaines drogues. Posez-vous les questions avant, lorsque vous êtes soumis à la tentation. Et quels sont les risques? Connaissez-vous vos limites?»
«Vous avez la chance d’être beaux, jeunes et intelligents et dans une bonne école. Profitez-en! Je vais toujours encourager la fête et la célébration de la vie. J’ai continué à boire, pour apprécier, non pas pour exagérer.»
«J’ai encore un peu peur en voiture. J’ai commencé mes cours de conduite il y a cinq ans et j’irai à mon examen théorique mardi prochain. Ce n’était pas vraiment un besoin jusque-là. Je n’aime pas trop conduire, probablement à cause de l’accident.»
«Je retiens de cette soirée qu’une simple décision peut affecter le restant de tes jours. J’ai vécu une situation négative, que j’ai renversée à la positive, car j’ai eu la force de la faire. Il y a des choses qui ne valent pas la peine d’être dites ou faites. Profitez toujours de la vie au maximum!»
Source : lanouvelle.net