Texter au volant peut valoir une amende de 80 $ à 100 $ et quatre points d’inaptitude, mais cela ne semble pas dissuader suffisamment. La distraction au volant par le téléphone cellulaire est un des thèmes les plus souvent abordés depuis le début des audiences.
La SAAQ a proposé 15 thèmes de discussion lors des consultations publiques sur la sécurité routière. Voici un bref état de la situation et des pistes de réflexion proposées pour certains des thèmes le plus souvent abordés en audiences depuis le 3 février.
Vitesse au volant
La vitesse est une des principales causes d’accidents au Québec. Entre 2011 et 2015, elle a été mise en cause dans des accidents ayant causé 138 morts (plus du tiers du bilan annuel), 515 blessures graves et près de 7000 blessés légers, et ce, chaque année. Plus de 600 000 infractions pour excès de vitesse avec points d’inaptitude sont signifiées chaque année au Québec, dont 44 000 pour de grands excès de vitesse – en plus des dizaines de milliers de constats par radars photo.
PISTES DE RÉFLEXION
Des études ont démontré que si chaque conducteur réduisait sa vitesse de 5 km/h, on pourrait compter jusqu’à 15 % moins d’accidents avec morts et blessés. De plus en plus de villes réduisent les limites de vitesse dans leurs quartiers. Des expériences européennes de « rues partagées » avec les piétons et cyclistes, où les automobilistes circulent à un maximum de 20 km/h, inspirent certains groupes à explorer cette avenue. Depuis leur introduction au Québec, les radars photo ont permis de réduire la vitesse et d’améliorer le bilan routier aux endroits où ils sont implantés. Faut-il étendre encore leur utilisation, comme en France, où on en compte 4000 sur le réseau routier ?
Distractions au volant, téléphone cellulaire
La distraction au volant est l’une des principales causes d’accidents de la route au Québec. En moyenne, chaque année, elle est mise en cause dans les accidents causant 124 morts et 686 blessés graves, en plus de 18 732 blessés légers. Une des principales sources de distraction est l’utilisation du téléphone cellulaire, pour parler ou texter. Depuis 2008, l’utilisation des cellulaires au volant au Québec est passible d’une amende de 80 à 100 $ et vaut quatre points d’inaptitude aux conducteurs. En huit ans, plus de 419 000 constats d’infraction ont été remis relativement à cette offense.
PISTES DE RÉFLEXION
L’interdiction de tenir un cellulaire en main ou de texter quand on est au volant est de mise partout au Canada, mais les lois peuvent varier d’une province à l’autre quant à l’utilisation de dispositifs mains libres. En Nouvelle-Écosse, les amendes augmentent avec les récidives. Il en coûte 234 $ pour une première infraction, 349 $ pour une deuxième et 579 $ pour une troisième ou plus. Récemment, un coroner québécois a recommandé de hausser la pénalité à 9 points d’inaptitude pour usage du cellulaire au volant. Faut-il aller dans cette direction ?
Alcool au volant
L’alcool au volant est toujours une des principales causes de mort sur les routes au Québec. Entre 2010 et 2014, l’alcool a été mis en cause dans les cas de 140 morts et 340 blessés graves, soit un tiers des pertes de vie et 18 % des blessés graves. C’est une amélioration par rapport aux années 80, où on déplorait jusqu’à 800 morts par année liées à l’alcool. Chaque année, on signale tout de même encore entre 12 000 et 14 000 infractions au Québec pour la conduite avec facultés affaiblies. Dans quatre cas sur cinq (81 %) en moyenne, les personnes arrêtées en sont à une première offense.
PISTES DE RÉFLEXION
La plupart des pays européens prévoient des sanctions à partir d’un taux d’alcoolémie de 0,05. Toutes les provinces canadiennes, à l’exception du Québec, prévoient maintenant des sanctions administratives immédiates (saisie du véhicule, suspension sans délai du permis de conduire) aux chauffeurs qui enregistrent un taux d’alcool entre 0,05 et 0,08, qui est la limite établie par le Code criminel. Le Québec devrait-il les imiter ?
SOURCE : LA PRESSE